Communiqué de presse du SNES-FSU, SNEP-FSU, SNUEP-FSU du 12 juillet 2012
Les résultats de la session 2012 des concours du second degré sont désormais tous connus. Comme l’an dernier, tous les postes ne sont pas pourvus suite aux délibérations des jurys (833) et aux effets des doubles admissions (267). Le chiffre de 13% correspondant aux postes non pourvus cette année s’aggravera après les affectations puisque certains lauréats seront en report de stage. Pour la deuxième année consécutive, c’est donc un bilan très négatif pour les recrutements.
Or,la question des recrutements est majeure. La baisse régulière, encore visible cette année, du volume d’étudiants se destinant aux métiers de l’éducation, le recrutement en deçà du nombre de postes offerts, notamment dans des disciplines déficitaires comme les mathématiques, est une véritable catastrophe pour l’avenir de l’école. La dévalorisation sociale et salariale, une réforme de la formation qui met en difficulté les jeunes entrants sont des éléments qui accélèrent cette désaffection chronique vis à vis de nos métiers. Il faut donc mettre en place des mesures d’urgence pour assurer dans les années à venir un vivier suffisant permettant d’assurer le renouvellement des corps. Si rien n’est fait, le phénomène continuera de s’accentuer inexorablement.
Le SNES, le SNEP et le SNUEP ont été les premières organisations à afficher clairement la nécessité de prévoir des pré-recrutements pour les métiers d’enseignant, de CPE et de Co-psy dans le but de réamorcer les viviers et d’assurer la mixité sociale Cette idée avait été largement reprise lors de la campagne électorale. Pour le SNEP, le SNES et le SNUEP, des pré-recrutements sous forme de concours (type IPES) apparaissent de loin comme la forme la plus adaptée et la moins inégalitaire. Ils pourraient être organisés en troisième année de licence. Ils doivent être assortis, en contrepartie d’une rémunération avec cotisation pour la retraite, d’un statut d’élèves-professeurs et d’un engagement à servir l’état pendant un temps à définir. Permettre aux assistants d’éducation de pouvoir concilier leur activité avec des conditions d’étude favorisant la réussite, mieux aider les étudiants issus de milieux défavorisés, revoir les conditions de préparation au concours sont des mesures dont les effets peuvent être très rapides.
En outre, mettre fin à la règle dogmatique du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite suppose de doubler le nombre de postes ouverts aux concours dès 2013. Il faut également prévoir des créations d’emplois en particulier pour accueillir les 25000 élèves supplémentaires attendus chaque année dans le second degré, améliorer l’encadrement notamment dans les établissements qui concentrent la difficulté scolaire, améliorer les conditions d’entrée dans le métier. Une revalorisation des métiers du second degré et des cursus y menant, une programmation sur 5 ans de l’augmentation du nombre de postes aux concours de façon à arriver dès 2013 à au moins 16000 recrutés par an avec la perspective d’atteindre rapidement 20000 sont aussi indispensables.
Le nouveau gouvernement, qui a annoncé sa volonté de rompre avec la politique précédente, doit prendre le plus rapidement possible des engagements clairs pour montrer sa détermination à contrer l’hémorragie qui touche les recrutements.