Le premier ministre veut faire croire à un report de l’application de la réforme en citant la génération 1975 première à basculer dans le régime par points. Mais des mesures de court terme toucheront tout le monde avec l’instauration d’un âge d’équilibre fixé à 64 ans en 2027. La loi cadre qui s’appliquerait au 1er janvier 2021 devra ainsi définir « le bonus-malus » applicable dès le 1er janvier 2022. Tout salarié subirait donc un malus avant 64 ans, quel que soit son nombre d’années de cotisations. Ce serait même aux partenaires sociaux à qui on donnerait de grandes responsabilités dans la gouvernance de se débrouiller durant cette année 2021 pour préparer l’entrée dans le nouveau système pour les jeunes de 18 ans au 1er janvier 2022 en fixant la valeur du point et aussi de réfléchir aux fameuses mesures de décalage de l’âge d’équilibre. Le premier ministre ose ainsi déclarer qu’il est très attaché au paritarisme.
Concernant les enseignants, il est très flou renvoyant au ministre Blanquer précisant simplement que le niveau des retraites sera « sanctuarisé et comparable aux métiers équivalents de la FP ». Il voulait surement dire fonctionnaires de catégorie A avec davantage de primes. Il annonce que le ministre Blanquer nous convoquera pour une concertation qui devrait s’achever à l’été 2020.
Blanquer a fait une courte conférence de presse dans l’après-midi. C’est bien une refonte du métier d’enseignant avec une redéfinition programmée des ressources humaines du ministère que Blanquer veut mettre en avant.
En faisant croire qu’il y aura une garantie que les pensions ne baisseront pas, c’est en fait un gel des pensions constaté au moment de la bascule en 2025 qui tiendra lieu de référence pour ceux nés en 1975 et après. Nous continuons de revendiquer la garantie d’un taux de remplacement basé sur le dernier indice détenu dans les 6 derniers mois. A aucun moment Blanquer n’évoque bien entendu des mesures indiciaires de carrière ni pour les plus jeunes collègues ni pour les plus vieux car elles serviraient à la fois de meilleures pensions pour ceux qui resteraient éligible au code des pensions tout en étant une référence plus favorable lors de la bascule.
Blanquer faisant croire qu’il a vraiment créé un observatoire des rémunérations annonce que les mesures financières basées sur les primes ne prendront effet qu’à partir du 1er janvier 2021. Il veut pourtant faire croire à une enveloppe très importante et à une loi de programmation pluriannuelle tout en concédant qu’il pourrait prendre des décrets plus tôt. On aura compris que ce seront des primes qui pourront être données à ceux qui accepteraient de rentrer dans les nouveaux dispositifs imaginés par le ministre pour travailler plus.
Communiqué du SNES-FSU et vidéo.