16 décembre 2005

Nos métiers

FERMETURE DE COLLEGES DANS L’ACADEMIE DE REIMS - 16 décembre 2005

Ardennes = 10 sites prévus à la fermeture
Marne = 2 ou 3 collèges urbains (Reims et Châlons)
Haute Marne = 3 ou 4 collèges (Louis Pergaud déjà fermé suite à un incendie)
Aube = 1 collège à Troyes ?
Soit 16 à 18 établissements pour une petite académie.

De façon générale, le SNES considère que les services publics, et en particulier le service public d’éducation, constituent un élément prépondérant de la structuration des territoires. C’est pourquoi le SNES reste attaché à un service public d’éducation de proximité et à l’exigence d’une présence du service public qui prenne en compte les particularités géographiques et sociales.

Les établissements les plus petits contribuent à maintenir la présence de services publics et à éviter la déscolarisation d’élèves, ce sont des atouts majeurs. Mais, il peut exister des difficultés induites par leurs faibles effectifs, ces difficultés étant augmentées par la pénurie budgétaire. L’offre de formation pourrait se trouver restreinte et la diversité pédagogique réduite sans compter que des élèves et des parents peuvent privilégier la proximité face à des difficultés de transports et à l’insuffisance de places en internat.. De plus cette situation amène parfois des dégradations majeures dans les conditions de services et d’emploi des personnels (bivalence et/ou service sur deux voire trois établissements). C’est pourquoi, il nous faudra, avec l’aide des personnels concernés, étudier avec vigilance tout projet de fermeture, en ayant en tête systématiquement l’intérêt des élèves, des collègues et du service public.

Si des restructurations de réseaux de collèges s’avèrent nécessaires, SNES veillera à ce qu’aucun collège ne soit fermé abusivement et à fortiori en fonction d’intérêts partisans. En aucun cas, une fermeture d’établissement ne peut intervenir si elle aboutit à la disparition du seul établissement public du secteur ou pour laisser le champ libre à un collège privé situé dans la même zone (cas des collèges urbains). L’évolution de la carte des établissements doit être pensée à long terme avec l’évolution de la démographie et de l’offre de formation en Champagne Ardenne. Pour faire évoluer cette carte, il faut une véritable étude au cas par cas qui donne la possibilité à chaque élève de pouvoir suivre les formations de son choix.

Le SNES a interpellé l’administration de l’Education Nationale et les conseils généraux des Ardennes, de la Marne et de la Haute Marne où les projets des fermetures sont très avancés, sur la carte des collèges afin que les besoins de scolarisation dans les meilleures conditions matérielles et sociales soient réellement prises en compte. Le SNES exige qu’une véritable procédure de concertation préalable, transparente, associant parents, personnels syndicats et élus, soit mise en place, seul le département de la Marne a engagé en partie une telle concertation.

Des critères objectifs - tels que critères éducatifs (en particulier l’existence d’une SEGPA), pédagogiques ( la conception des constructions nouvelles et des rénovations doit mieux prendre en compte les besoins pédagogiques et les conditions d’accueil des élèves d’aujourd’hui et de demain), démographiques, économiques, sociaux et territoriaux - doivent être mis en évidence au niveau départemental et les instances locales, départementales ou académiques (conseil d’administration, Comités techniques, CDEN, CAEN) doivent jouer pleinement leur rôle.

En cas de décision de fermeture, le SNES exige que la nouvelle sectorisation garantisse une réelle mixité sociale, notamment grâce à la mise en place des transports nécessaires. Les établissements d’accueil devront avoir une offre de formation élargie, recevoir les équipements et les moyens nécessaires en personnels. Le SNES veillera à ce que les personnels des établissements qui seraient fermés soient traités le plus humainement possible en matière de réaffectation, les personnels devront en être informés rapidement, et les établissements fermés en une seule fois de façon à traiter les réaffectations sur un pied d’égalité.
En tout état de cause, le SNES considère que la fermeture des établissements Rémois et Châlonnais ne se justifie pas, et que la proposition de fermeture de 10 établissements dans les Ardennes ne peut se faire sans prendre en compte les réalités pédagogiques et sociologiques de ce département. Pour cela, nous demandons qu’une véritable concertation soit mise en place avec tous les acteurs de l’éducation pour une étude au cas par cas.

Il nous faut bien rappeler que si la fermeture de collèges est envisagée, c’est bien parce que, contrairement à d’autres régions, la Champagne-Ardenne perd des habitants par milliers. Les acteurs économiques et politiques locaux en portent une responsabilité importante. Nous sommes choqués quand nous constatons qu’ils n’envisagent absolument pas de redressement à court ou moyen terme. Il semble qu’ils considèrent ne pas être en mesure d’empêcher nos départements de sombrer. Ce pessimisme des exécutifs départementaux nous inquiète d’autant plus que le schéma de développement régional élaboré par le nouvel exécutif régional devrait être adopté prochainement et montre la volonté de la Région de ne pas laisser la situation Champardennaise se dégrader encore.
Pour notre part, nous ne sommes pas prêts à nous résigner, et nous ferons tout ce qui est possible pour améliorer l’attractivité de notre région, cela passera par l’amélioration de l’offre de formation pour nos élèves.