Communiqué de presse du SNES national.
L’Association des Régions de France, dans un document récent intitulé « nouvel acte de décentralisation » expose ses désidérata notamment en matière d’orientation scolaire. Or, ce que l’ARF propose correspond, ni plus ni moins, à la politique de l’ancien gouvernement : « Mettre en place un service public régional d’orientation et y associer les CIO et les structures implantées dans les établissements d’enseignement supérieur, Regrouper dans des espaces métiers articulés avec les branches professionnelles, les professionnels de l’orientation afin de mettre en cohérence les actions des différents acteurs et réseaux locaux, labelliser les guichets uniques, après consultation des CCREFP [1] ». Une variante de ce scénario évoque la possibilité du volontariat pour le détachement des conseillers d’orientation-psychologues aux régions !
Les représentants des Régions auraient ils oublié leur engagement aux côtés des personnels en 2003 pour s’opposer à la décentralisation annoncée par J.-P. Raffarin ?
Les raisons qui ont conduit la profession et le SNES-FSU qui la représente majoritairement, à refuser la mise en place du SPOTLV [2] n’ont pas changé le 6 mai. Elles reposent sur une conception de l’orientation en formation initiale qui ne doit pas s’apparenter à une gestion de flux, pilotée uniquement par des besoins économiques locaux dont la pérennité est loin d’être assurée. Les temporalités, les problématiques, les conditions de préparation des choix d’orientation sont très différentes pour les élèves et pour les salariés et demandeurs d’emploi. Les élèves doivent avoir les mêmes droits et les mêmes possibilités d’accompagnement et d’offres de formation partout en France.
Il n’est pas légitime, d’enfermer les collégiens et les lycéens dans une vision régionale de leur parcours ; surtout quand par ailleurs, on prône la mobilité. Le SNES-FSU attend que les annonces de dialogue social se concrétisent rapidement sur ce dossier, mettant fin aux politiques basées sur l’ignorance délibérée de l’avis et de l’expertise des personnels.
Les conseillers d’orientation-psychologues et les directeurs de CIO [3] continuent malgré le contexte de dénigrement et d’asphyxie des recrutements dans lequel ils sont plongés depuis 5 ans, à assurer leur mission de service public pour les élèves, les parents et les équipes avec lesquelles ils travaillent quotidiennement. Ils souhaitent le développement d’une véritable politique d’orientation en milieu scolaire, le maintien et la revalorisation du réseau des CIO, au sein de l’Education Nationale.
[1] Comité de Coordination Régional de l’Emploi et de la Formation Professionnelle.
[2] Service Public d’Orientation Tout au Long de la Vie.
[3] Centre d’Information et d’Orientation