Sondage exclusif du Snes : Les enseignants du secondaire s’inquiètent de la dégradation de leurs conditions de travail et ne font pas confiance au ministre pour répondre à leurs attentes
À l’occasion de son congrès national de Rennes, le Snes a présenté les résultats d’un sondage réalisé par l’institut Ipsos auprès des enseignants du secondaire. Ce sondage témoigne une nouvelle fois de la dégradation des conditions d’exercice de leur métier, d’une certaine défiance envers le ministre Jean-Michel Blanquer et de perceptions très variables sur les réformes engagées.
“Ce sondage montre un grand décalage entre la réalité quotidienne perçue par les enseignants et le flot de réformes et de communication du Ministre” a déclaré Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes. “Quand on interroge les personnels réellement confrontés aux intentions du gouvernement, les résultats des sondages sont bien différents de l’a-priori positif que le ministre Blanquer a su installer auprès de l’opinion dans son ensemble. La réalité, c’est que les enseignants n’ont pas confiance. Ils voient chaque jour leur métier se dégrader et leur pouvoir d’achat s’éroder depuis plusieurs décennies. Les perspectives posées par le gouvernement les inquiètent chaque jour davantage. Le Snes-FSU sera pleinement mobilisé dans les prochains mois pour défendre une vision exigeante du service public … et les conditions de travail des personnels” a-t-elle ajouté.
Les 3 enseignements principaux :
1. La confiance des enseignants dans le système éducatif continue de se dégrader
● 64% de satisfaction pour le métier ( mais -21 points en 20 ans )
● Perception dégradée du fonctionnement de l’école primaire (fonctionne mal : 56%), du
collège (fonctionne mal 64%), et du lycée (fonctionne mal 46%).
● Efforts et compétences pas assez reconnus (83%), trop d’élèves dans les classes (75%),
rémunération insuffisante (75%), formation inadaptée (67%...)
2. Pas de chèque en blanc pour Jean-Michel Blanquer
● 68% ne font pas confiance au Ministre de l’Education nationale pour prendre en compte les
attentes des enseignants (dont 29% “pas du tout confiance”).
● 53% ne font pas confiance au Ministre de l’Education nationale pour mettre en place les
réformes nécessaires (seuls 4% lui font “tout à fait confiance”).
● L’opinion sur les premières mesures mises en place : les enseignants dubitatifs - seuls 34%
des sondés estiment que les premières mesures vont “plutôt dans le bon sens”.
3. Une perception des réformes très variable
● 51% d’opposition à la réforme du baccalauréat (avant les dernières annonces du ministère à
ce sujet)
● 57% d’opposition à la fin des séries au lycée.
● D’autres mesures suscitent moins de difficultés (réformes des classes bilangues, EPI,
mesures pour le collège…)
Sondage : méthode des quotas (source Ministère de l’Education Nationale) : sexe, âge, niveau d’enseignement (collège, lycée), discipline enseignée, grade, région. 603 enseignants du secondaire public (hors professeurs de lycée professionnel et hors professeurs d’EPS) constituant un échantillon représentatif de cette population.